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Licenciements à Casablanca : Teleperformance dément toute atteinte au droit syndical

Accusée par la CGT-FAPT et l’Union marocaine du travail (UMT) de licenciement abusif à l’encontre de trois salariées syndiquées, la filiale marocaine de Teleperformance a réagi le 9 juillet dans une note adressée à Maroc Diplomatique, réfutant toute dimension discriminatoire et invoquant des « manquements graves aux règles de sécurité ».

Dans cette clarification, l’entreprise affirme que la décision de licenciement, intervenue après une enquête interne, repose sur des faits objectivement établis. Selon la direction, le 15 avril 2025, un signalement a été effectué concernant une collaboratrice ayant utilisé son badge d’accès personnel pour faire entrer deux collègues dans une zone sécurisée, sans autorisation préalable. Cette zone, rappelle l’entreprise, est soumise à des exigences strictes en matière de sécurité, notamment du fait de la certification PCI-DSS, standard international de protection des données bancaires.

Teleperformance précise que l’enquête interne a été conduite selon les règles en vigueur, avec notamment le recours aux enregistrements de vidéosurveillance, opérés sous autorisation de la Commission nationale de protection des données personnelles (CNDP), référencée A-PO-1074/2023. Les collaboratrices concernées auraient, selon la note, reconnu les faits lors d’entretiens individuels.

Lire aussi : Licenciements chez Téléperformance Maroc : La CGT saisit Orange au titre du devoir de vigilance

« Les badges d’accès sont strictement nominatifs, et l’accès aux plateaux de production ne peut se faire qu’avec une autorisation formelle », souligne l’entreprise. Le non-respect de cette règle constituerait, aux yeux de la direction, une violation manifeste du règlement intérieur, de la charte de sécurité, du code de conduite de l’entreprise, et des politiques de sécurité informatique du groupe.

Cependant, la direction affirme avoir procédé à une rupture de contrat pour faute grave, « en conformité avec les exigences légales et contractuelles ». Teleperformance affirme également rester « profondément attachée au respect des droits des collaborateurs » et à « la conformité aux lois nationales en vigueur », tout en soulignant que la sécurité des environnements de production et la protection des données sensibles constituent des exigences fondamentales de sa politique interne.

Cette réaction intervient après la médiatisation d’une lettre adressée le 2 juillet par la CGT-FAPT à la direction d’Orange France, principal donneur d’ordre de la plateforme casablancaise. Le syndicat français y dénonçait des licenciements abusifs à caractère syndical, en appelant à une intervention directe d’Orange dans le cadre de la loi française sur le devoir de vigilance.

La clarification apportée par Teleperformance éclaire les fondements juridiques et opérationnels de sa décision, sans toutefois répondre directement aux allégations liées à la liberté syndicale. Pour l’heure, ni l’UMT ni Orange n’ont réagi officiellement à cette prise de position.

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