Economie : les prévisions restent soumises à une grande incertitude

Mouhamet Ndiongue

Le Conseil d’administration de Bank Al-Maghrib a tenu mardi, sa première réunion trimestrielle prévue pour 2022. Lors de cette réunion, le gouverneur de la Banque centrale Abdellatif Jouahri a traité de la situation internationale, qui se caractérise actuellement avant tout par la guerre entre la Russie et l’Ukraine et les turbulences économiques mondiales qui en découlent.

Outre les incertitudes sur les marchés financiers, l’augmentation significative des prix des matières premières et la hausse des taux d’inflation, le Maroc a également été confronté à des conditions climatiques, une sécheresse, au cours de la période sous revue.

Compte tenu des conséquences de la sécheresse, Bank Al-Maghrib s’attend à une baisse de l’activité agricole, s’attendant à ce que la production céréalière atteigne environ 25 millions de quintaux au lieu des 103,2 millions de quintaux atteints il y a un an. Cela aura un impact sérieux sur l’inflation et la croissance économique.

L’inflation au Maroc pourrait culminer à 4,7%

Les citoyens ressentent déjà les augmentations de prix. Surtout en ce qui concerne le carburant et la nourriture d’usage courant, qui ne sont pas subventionnés par l’État. Constatant la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, ainsi que l’inflation chez les principaux partenaires économiques, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale a noté que l’inflation a continué d’augmenter depuis 2021 et devrait grimper à 4,7% en 2022 contre 1,4% en 2021, avant de retomber. à 1,9 % en 2023.

→ Lire aussi : Bank Al-Maghrib maintient inchangé son taux directeur à 1,5%

Compte tenu de l’instabilité internationale des marchés, depuis le déclenchement du conflit en Ukraine et l’imposition de sanctions contre la Russie, on assiste à une accélération sensible des prix de l’énergie.

Le prix du brut Brent a atteint 95,8 dollars le baril en moyenne sur le marché mondial en février, et la banque centrale s’attend à ce que cette flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation alimente davantage les pressions inflationnistes à l’international et dans le royaume nord-africain.

Forte baisse de la croissance économique attendue

Du point de vue de la banque centrale, la situation globale aura un impact significatif sur la croissance économique. La valeur ajoutée devrait chuter de 19,8 %, de sorte que la croissance du produit intérieur brut (croissance économique) ralentira à seulement 0,7 % en 2022 après un rebond de 7,3 % en 2021.

Compte tenu des hypothèses d’inflation décrites ci-dessus et des conséquences sur le pouvoir d’achat des citoyens, il s’agit d’un revers sévère, car il faut s’attendre à ce que la pression sur le gouvernement augmente pour contrer la perte de pouvoir d’achat par des subventions ou pour aider les entreprises en difficulté avec des subventions, comme le dernier était les entreprises de transports.

Le budget national sera mis sous pression et la construction d’un système social plus large sera rendue plus difficile.

En conséquence, le Conseil a noté que le déficit du compte courant au niveau national devrait se creuser en raison de la forte hausse des prix des produits de base.

Le déficit du compte courant devrait atteindre 5,5 % du PIB en 2022, contre 2,6 % en 2021, avant de se réduire à 3,7 % en 2023. Malgré l’augmentation significative des dépenses en gaz butane et la mauvaise récolte de blé attendue, le déficit budgétaire des finances publiques 2022 devrait osciller autour de 6,3% du PIB.

Enfin, la Banque centrale souligne que les prévisions sont soumises à une grande incertitude compte tenu des événements internationaux.

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