La fondation Konrad Adenaeur a tenu sa 7ème édition du réseau multipartite

La Rédaction 

A l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, la Fondation Konrad Adenauer a organisé dans le cadre du projet « Engageons-nous » la 7ème édition du réseau multipartite, ce 15 mars 2022 à l’hôtel Tour Hassan de Rabat. Regroupant les différents partenaires dudit projet, cette rencontre a été tenue sous le thème  » ODD 5 Égalités des sexes : la participation politique des femmes, un levier de durabilité ».

Depuis quelques années au Maroc et un peu partout dans le monde on note une véritable avancée de la participation politique des femmes. Partout dans le monde, les initiatives allant dans le sens de reconfigurer le paysage politique se font de plus en plus nombreuses. C’est louable et encourageant eu égard à la longue traversée du désert qu’ont connu les femmes leaders politiques et aux difficiles combats livrés depuis des siècles contre les idées rétrogrades et misogynes.  Cependant, il serait naïf de considérer ces avancées comme des résultats réconfortants. Il faut noter qu’il existe une nette différence entre une avancée et un changement effectif et radical de paradigme. Et c’est là où le bât blesse. En effet, s’il  est indéniable qu’il y a une avancée de la participation politique des femmes aux niveaux national et international, il faut tout de même reconnaître qu’il y a  encore beaucoup de chemins à faire quant à l’accès des femmes sur les postes de responsabilité et de décision.

C’est dans ce cadre que s’inscrit cette édition du réseau multipartite qui a été très riche en audience comprenant des représentants de partis politiques, des experts et des participants du projet « Engageons-nous ».  Elle visait à promouvoir le dialogue multipartite qui favorise l’émergence de plusieurs approches et de positions communes sur les questions de politique et de réforme du renforcement du rôle des femmes dans la sphère publique.

Les principales thématiques abordées durant cette rencontre s’articulent autour de la présentation du projet « Engageons-nous ! » et de ses résultats, de la démocratie représentative, du pluralisme politique, du renforcement des capacités des femmes etc…

 Résultat du projet « Engageons-nous ! »

Après l’allocution d’ouverture M. Steffen Kruger, Directeur du Projet « Engageons-nous ! » et Représentant résident de la Konrad-Adenauer-Stiftung au Maroc, il s‘en est suivi un exposé sur les résultats du projet « Engageons-nous ! » fait par madame Doris Pack, Présidente de EEP Women et par madame Badria Zeino-Mahmalat, Manager de Projet « Engageons-nous ! ».

Le Projet « Engageons-nous ! Pour plus de femmes en politique au Maroc et au Bénin » est un projet cofinancé par des organisations partenaires de société civile africaine. Lancé en Mars 2018, il vise à amener les partis politiques à faciliter aux jeunes femmes militantes des partis politiques  de jouer un rôle actif et d’avoir une influence accrue au sein desdits partis politiques au Maroc et au Bénin. Ce projet qui a un aspect multipartite s’inscrit dans le domaine de la coopération Sud-Sud à laquelle nous souhaitons contribuer. Ce projet a pour principal objectif de soutenir la démocratie représentative et le pluralisme politique, et ce, dans le respect d’une approche multipartite et non partisane. Le projet « Engageons-nous ! », a pour principal cible :

–          Les jeunes femmes membres des parti politiques et les femmes intéressées par la politique

–          Les femmes et les hommes occupent de postes de responsabilités dans les partis politiques.

Ainsi, nous pouvons noter qu’à travers l’implémentation d’une série d’activités, le projet a pu atteindre des résultats qui peuvent être répartis en trois points.

Résultat 1 : les dirigeants politiques et d’autres hauts responsables des partis politiques prennent en considération la nécessité d’un rôle actif des jeunes femmes dans leurs partis et leur influence croissante au sein de ces derniers.

Résultat 2 : les jeunes femmes membres des partis politiques ont accru leur confiance en soi, leurs connaissances, leurs compétences et leurs influences pour faire progresser leurs carrières au sein de leurs partis.

Résultat 3 : un dialogue interpartis est établi entre les dirigeants jeunes, d’autres expérimentés et des membres des partis politiques pour échanger les meilleures pratiques, les connaissances et encourager les discussions sur l’autonomisation des jeunes femmes, au Maroc et au Bénin.

Tour d’horizons sur les expériences Marocaines et guinéennes

A l’occasion du panel de discussions et débats modéré par Madame Sanaa El Aji, sociologue et directrice de publication de Marayana, des experts et acteurs politiques se sont réunis autour d’une table afin d’échanger, de « benchmarker » et passer aux cribles l’ensemble des efforts et expériences qui sont en train d’être déployées un peu partout en Afrique. Ainsi, nous pouvons noter la participation de madame Fatou Hann, spécialiste en genre et développement pour témoigner de l’expérience de la Guinée Conakry sur participation politique des femmes.

Elle a exposé l’expérience des associations féministes de la guinée qui ont eu un certains nombre de résultats quant à la question de la parité surtout aux niveaux des instances étatiques et politiques, avant de souligner les lacunes et difficultés liées à ces initiatives féministes. Elle a également tenu à lancer un cri de cœur quant aux mécanismes de pensées misogynes et sexistes qui structurent la vision de plusieurs hommes n’hésitant pas à taxer les femmes incompétentes. Pour elle, il faut absolument rompre avec ce discours qui n’a d’égale que sa stupidité ; parce qu’affirme-t-elle, les femmes sont autant compétentes que les hommes. Par ailleurs, elle a salué les efforts qui se font en terres marocaines et à même tenter un parallélisme entre les deux pays quant aux remparts religieux notamment l’islam souvent brandis par les hommes comme bouclier.  Pour elle, le Maroc est un exemple sur ce point comparé à la Guinée qui n’est pas d’ailleurs un pays 100% musulman. Elle en conclu que ce n’est pas donc l’Islam le problème, mais la lecture misogyne et sexiste que certains hommes en font.

Pour ce qui est du Maroc, c’est Madame Khadija Errebah, consultante en genre et développement territorial qui a été désignée pour peindre le paysage politique du Royaume, ses efforts et lacunes liées aux questions de la parité. Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité de reconsidérer certains dispositifs législatifs qui manquent d’efficacité quant à la participation effective et égalitaire de la femme marocaine aux postes de responsabilité au même titre que les hommes. Parce que, soutient-t-elle, les lois organiques relatives à l’égalité des chances, la lutte contre toute discrimination en raison du sexe etc.., pour ambitieuses qu’elles soient ont besoin d’être traduites dans les faits, concrètement.

Au terme de ces discussions et débats, le projet « Engageons-nous » a réussi son pari, celui de remettre sur la table le thème de la participation politique de la femme sur le développement. A l’unisson, les participants sont tous convaincus, que pour réussir un impact réel et positif sur le développement, la participation politique de la femme est non négociable. La femme doit être aux commandes au même titre que les hommes ont-ils tous affirmés avec force. Il faut tout de même accompagner les femmes à travers un renforcement des compétences pour un leadership équilibré.

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